Cocaïne et Cannabis


b. Evolution

 Il n'existe qu'un dérivé du cannabis:

Le seul dérivé connu du cannabis est le haschisch qui est a la résine de la plante de cannabis. Elle est issue des glandes sécrétoires des feuilles et fleurs que porte la plante femelle (bien qu'ils contiennent du THC, les plants mâles ne produisent pas de résine). Le haschisch est un produit manufacturé issu du chanvre. Depuis l'Antiquité les hommes consomment du haschisch par ingestion.

On trouve plusieurs variétés de haschisch. Le hascisch se range dans trois categories principales :

  1. Le « marocain » : produit au maroc dans la région du Rif, il est de couleur et de consistance variable. C'est un haschisch fort et qui pique légèrement la gorge. Des sous-variétés se déclinent du « ketama », très sec et poudreux (jaune), à l'« ia », très gras et mou (marron). Les mélanges dits « sum » (terme mercantile) sont les plus hauts de gamme (très peu d'excipients et tous naturels) et sont ceux qui contiennent le plus de THC. 
  2. L'« afghan » : produit au Moyen-Orient sur les contreforts de l'Himalaya, il est de couleur noire ou réglisse. C'est un haschisch envoûtant et doux. Des sous-variétés se déclinent de l'« afghan » au « népalais » en passant par le « pakistanais ». Leurs consistances molles permet de les effriter sans les chauffer, ou de les rouler en fin filament, ce dernier étant inséré au milieu du joint sur toute sa longueur.
  3. Le « libanais » : produit au Proche-Orient, il est de couleur sable-rouge assez proche de l'« ia » en consistance. En Europe, il est rare en raison des troubles qui règnent dans la région de production. Les producteurs attendent que les plantes soient presque desséchées sur pied pour récolter les fleurs ; c'est de là que provient la couleur rouge typique. Il contient plus de THC que le « marocain » et l'« afghan », son effet est donc plus fort .

 Il existe diverse methodes à l'élaboration du haschisch :

  • La methode la plus repandue, utilisée dans le monde arabe consiste à faire sécher les plantes, puis à les tamiser afin de séparer les gouttes de résine de la matière végétale.La résine peut être ensuite stockée afin de la bonifier. La résine poudreuse est ensuite pressée, après chauffage. La periode pendant laquelle la résine est stockée peut varier. En Afghanistan par exemple, le stockage avant pressage peut aller jusqu'à 10 ans.
  • Au Maroc, on utilise des presses hydrauliques, ce qui donne les fameuses plaquettes dures, de couleur jaunâtre, vert,marron. Il faudra attendre le début des années 1970 pour voir arriver dans cette région des mouvements de hippies, venus fumer le kif marocain. Des hippies montrèrent aux cultivateurs ketamis les techniques apprises en Afghanistan et au Liban pour faire sécher les plantes, séparer et compresser la résine.
  • En Afghanistan, on peut également presser la résine à la main. Où alors celle-ci est versée dans un grand mortier sous lequel est allumé un feu. Lorsqu'elle est suffisamment chaude, une lourde pierre est actionnée afin de presser la résine. Le produit obtenu est de couleur vert foncé à noir, très mou et très odorant.
  • Dans la région de l'Himalaya, l'influence hindoue à fait que l'on ne coupe pas les plantes car le cannabis est sacré dans l'hindouisme. La résine est récoltée en frottant les sommités fleuries avec les mains. Au bout d'un certain temps, la résine s'accumule sur les paumes et les doigts. Comme pour la résine tamisée, le haschisch produit de cette façon nécessite une période de bonification avant de pouvoir révéler toute sa palette de saveurs et d'effets.

On connait deux dérivés de la cocaïne qui sont le crack et la freebase : 

Le crack :

Le crack ou "rock" tire son nom du bruit qu'il fait lorsqu'on le chauffe ou de son aspect cristallin, voire rocheux. Ce concentré de 5 à 10 fois plus puissant que la cocaïne est une base libre à environ 70% de la cocaïne. Cette substance, qui atteint le cerveau trés rapidement lorsqu'il est fumée, est obtenu en traitant un sel de cocaïne par un alcalin. Apparue au debut des années 80 dans les rues des metropoles americaines, cette substance crée une trés forte dependances dés les premiéres prises. Son prix relativement bas a egalement facilité sa diffusion dans les zones urbaines défavorisées. L'apparition en France du crack, dérivé de la cocaïne, dans les années 1990, a favorisé l'augmentation de la vente de cette drogue dans la rue.

                       

 Le crack a l'avantage d'étre simple à fabriquer, l'usager peut même le fabriquer lui même. Le crack est le résultat de la purification par cristallisation de cocaïne lorsque celle-ci est dissoute soit dans :

  • de l'ammoniaque : technique la plus repandue car la plus simple,
  • du bicarbonate de soude :technique moin repandue car les dosages doivent étre exacts, ou
  • de l'éther éthylique :ancienne technique qui n'est plus utilisée car trop toxique;

et chauffée. Cette transformation rend la cocaïne fumable et lui donne l'aspect d'un caillou blanc ou jaunâtre qu'il faut rincer plusieurs fois avant de consommer. Quand la cocaïne est transformée en crack, on dit qu'elle est "basée"

La freebase :

La freebase est de la cocaïne libérée de son sel. Elle est obtenue par l'action d'ammoniaque sur une solution aqueuse de chlorhydrate de cocaïne. La molécule base est ensuite extraite par l'éther ou un autre solvant organique. La freebase est fumée. Jusqu'en 1986, on pouvait trouver des kits complets dans le commerce afin de réaliser soit même sa freebase (sauf la cocaïne). Comme la freebase est plus pure que la cocaïne poudre, elle était considérée comme plus saine et 20% des drogués l'utilisait dans les années 1970. Mais l'utilisation de l'éther pour sa préparation la rend dangereuse. Si l'éther ne s'est pas totalement volatilisé avant que la cocaïne ne soit fumée, il existe des risques d'explosion ou de brûlures.

 

On a trouvé à ses drogues des utilisations thérapeutiques :

A la fin du XIXeme siècle, l’utilisation de la cocaïne devient un maître-signifiant en pharmacologie. Une simple application locale autorise les interventions chirurgicales les plus complexes et les plus longues sur un sujet lucide, les allergies les plus rebelles peuvent être soulagées.

 

 

Quelques exemples applications thérapeutiques de la cocaïne :

- Comme stimulant lorsqu'un travail physique ou mental supplémentaire est requis

- Dans le cas d’indigestion

- Dans la cachexie ( état d’affaiblissemnt extrème du corps généralement lié à la phase terminale de certaines maladies )

- Pour combattre les effets de la morphine et de l’alcool

- Dans le traitement de l’asthme

- Comme aphrodisiaque

- Comme anesthésique local

 

Si beaucoup de préparations à base de coca et de cocaïne ont disparu sans laisser de traces en Europe, il ne faut pas oublier que les peuples andins en font encore une grande utilisation dans leur médecine traditionnelle :

   - Gargarisme analgésique

   - Boulettes de cocaïne contre le mal de dents à mettre dans la dent creuse

   - Collyre antiseptique à la cocaïne à badigeonner entre les paupières

   - Infusions ou emplâtres à base de 100 feuilles de coca à appliquer sur des rhumatismes

   - Infusions pour maladies de la gorge

   - Cataplasme à appliquer sur des fractures des membres

 

Le cannabis médical, appelé aussi cannabis thérapeutique, marijuana médicale ou marijuana thérapeutique, désigne le cannabis sativa (désignation botanique du Chanvre), mais aussi l'ensemble des dizaines de phyto-cannabinoïdes destinés à un usage purement médical, généralement prescrits pour leurs vertus antiémétiques. À ce jour, compte tenu de l'évolution des connaissances scientifiques dans le domaine des cannabinoïdes, l'usage médical du cannabis devient de plus en plus toléré, voire légal dans un nombre grandissant de pays; le Canada, la Belgique, l'Australie, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Nouvelle-Zélande, l'Espagne, et 13 États américains (Californie, Arizona, Alaska, Hawaii, Maine,Nevada, Oregon, Washington,Michigan). Cet usage nécessite soit une ordonnance, soit une confirmation de diagnostic médical. La distribution se fait généralement dans un cadre défini par les lois locales; pharmacies aux Pays-bas, Clubs Compassion au Canada, Buyers Club aux Etats-Unis, Cannabis Social Clubs en Espagne.